Quand j'étais petite, j'avais peur des loups garou, des fantômes, des vampires et des monstres. Je n'aurais jamais eu l'idée que cela pouvais devenir mon fardeaux une fois adulte. Ces créatures m'effraient toujours autant, à la différence qu'une certaine fascination s'y est mêlée. Je n'ai pas eu le choix, j'ai dû devenir démonologue quand l'occasion s'est présentée à moi.

Londres - Ealdwick Park
14 avril 2012

Londres, c'est un peu la ville où tout peut se produire. Quand on s'y attend le moins, quelque chose vous tombe sur la figure. Aujourd'hui se fut un Demonis Antigua Cornuscopiusa Aviosius, autrement dit : un oiseau cornu. Oui, je vous le confirme, cela existe. Je peux même vous dire que l'on est loin du gentil piaf qui se pose sur votre main en gazouillant. Celui là est beaucoup plus sournois que cela. Il doit avoir dans les 1m50 d'envergure, une proportion proche de l'aigle royal et un sacré mauvais caractère. Ce que je pouvais comprendre puisque, il s'était pris les pâtes dans des rubans que des enfants devaient avoir enroulés pour s'amuser tout autour des branches d'un buisson.

Quand j'ai entendu des cris bestiaux, alors que je pic-niquais, je n'ai pas réfléchis une seconde. Il y avait une créature, c'était mon rayon, j'allais pouvoir en tout cas faire quelque chose. Je fus d'abord émerveillée par la beauté de cette créature avant d'être ramenée à la réalité lorsqu'elle me donna un coup de bec sur le bras alors que j'approchais ma main de façon innocente. Je me reculai en un sursaut pour regarder ma morsure. Qu'elle idée aussi...

Garin n'avait jamais vraiment quitté l'Angleterre ces dernières années. Il y était né mais avait voyagé dans son enfance. Devant très vite se débrouiller seul, Garin avait développé une grande aptitude à la survie. Revenir à Londres, dans une grande ville, c'était comme une bouffée d'air frais. Là où il se planquait plus tôt, il n'y avait que de l'herbe et les forêts étaient loin d'être sûres. Ici, il y avait énormément de cachettes beaucoup de secrets à dévoiler. Depuis que le monde avait changé, Garin avait suivi le mouvement. Londres, la ville de tous les changements, la ville où tout peut arriver.

Même en pleine journée, le parc Ealdwick était assez terrifiant, toujours sombre à cause des arbres et c'était comme si juste, à cet endroit là, les nuages étaient noirs. Garin aimait s'y balader car il y était en sécurité, dissimulé et surtout : tranquille. En général, c'était ici qu'il aimait bien chasser. Du moins, ce mot-là était assez bien grand car il ne chassait pas pour le plaisir. Quoique si. C'était très étrange car ces bestioles qu'il trouvait dans le parc, ne s'aventuraient pas dans le reste de la ville. On retrouvait souvent un corbeau à l'entrée du parc et certains parlaient d'une forme noire ressemblant à un homme se baladant. Mais jamais personne n'avait su identifier qui que ce soit. En tout cas, courir après ces créatures que tout le monde redoutait, c'était un vrai sport pour Gavin, une manière de se tenir en bonne santé. De plus, on y rencontrait de fort jolies dames !

Voilà de longues minutes qu'il pistait cet oiseau étrange sur sa branche depuis son tas de buissons. Puis elle arriva. Sûrement une écervelée qui ignorait tout de ce nouveau monde sorti de terre. Et plus elle s'en approchait, plus il haussait les sourcils. Il cherchait à savoir des deux, laquelle était la créature la plus étrange ! Quand elle recula sous l'effet de surprise, il se tenait juste derrière elle et posa ses mains sur ses épaules.

_ On ne vous a jamais dit de ne pas vous approcher des créatures inconnues ?

Et d'un coup de jet bien lancé, il envoya valser un caillou sur l'oiseau qui, dans un croisement outré, s'envola non sans secouer la tête vivement sous le choc.

[Ah pour l'oiseau, j'en ai besoin donc je vais me permettre une pirouette.]

Je fis un bond en arrière lorsque je sentis des mains se poser sur mes épaules. Ce fut un réel choc, je poussai même un cri de stupeur. Je m'attendais à ce que cela soit une autre créature. Depuis que j'étais enfant, j'avais peur qu'on me surprenne par derrière, c'était sûrement lié à ma peur des monstres. J'avais réussi à dompter cette derrière, mais pas les sursauts.

_ Oh... J'ai cru que tu était une autre créature. Enfin.. Tu peux très bien en être une ! Je ne suis pas raciste. Je voulais dire une qui n'a pas pas de... poils, plumes, écaille et qui dépasse les un mètre.

Alors que je le regardais, je reprenais mon souffle, la main sur ma gorge, rassurée.

_ Deux secondes, que je reprenne mes esprits. Woah. Tu sais que c'est particulièrement traumatisant d'interpeler les gens de cette façon ? Surtout quand...

C'est à ce moment là que je me retournai pour regarder là où l'oiseau cornu se trouvait. Il s'était peut-être envolé suite à la pierre que ce blondinet lui avait jeté, mais il n'étais pas allé bien loin. Il se débattait toujours avec les rubans. Il semblait vraiment avoir un problème avec son aile.

_ Ce n'est pas une créature inconnue. C'est un Demonis Antigua Cornuscopiusa Aviosius.

Je secoua la tête et ignorant la prudence, je me rapprochais du buisson. J'avais croisé le regard l'animal, je ne pouvais plus m'en défaire. Il était incroyable, du plumage était un arc-en-ciel de couleurs et ses cornes étaient d'une forme si élégantes qu'elle me rappelaient celle d'un cerf. Au plus profond de moi, je savais que je devais l'aider.

_ Ou un Karshiptan. Extrêmement rare dans cette partie du monde, relégué au stade de légende.

Au moins, la jeune femme était tout aussi peu farouche que cet oiseau moche. Ce dernier n'inspirait rien de bon à Garin. Et le voir picorer la main de cette femme le confortait dans cette idée ! Cependant, il fronça les sourcils lorsqu'elle fit à nouveau montre d'un courage qu'il jugea proche de l'inconscience. Depuis quelques temps, on se fichait pas mal de savoir ce qu'était quoi. Rien n'était naturel. Tout était vrai mais rien n'était normal. Et cet oiseau ne devait pas l'être plus. Le pire, c'est qu'elle avait une certaine jugeote. Et en quoi l'avait-il interpelée ? Il lui avait sûrement sauvé la vie ! Cette bestiole aurait pu lui foncer droit dans les yeux, vous imaginez ?

Cela dit, quand on y songe, elle n'a pas dit son dernier mot. La jeune femme non plus. Garin ne parlait pas plus latin que vous et moi, aussi il ne comprit qu'un charabia. En tout cas, de prime abord, elle lui sembla bien étrange comme femme. Alors quand elle tenta de se rapprocher, Garin la retint par le bras.

_ Je serais toi, je ne ferais pas ça. Regarde ta main, ce ne serait pas très prudent d'y retourner, non ? il est clair qu'il ne veut voir personne. Tu viens juste d'arriver à Londres, ou quoi ? Il commence à faire vraiment se faire tard, je ne saurais que te recommander d'aller voir ailleurs si tu y es, si tu vois ce que je veux dire.

La fascination de Garin pour les oiseaux n'atteignaient pas ce genre de bestioles. Beaucoup le comparaient à un faucon car il fondait toujours sur ses proies avec intelligence et fatalité. Pourtant, tout ce qu'il pouvait envier aux oiseaux étaient leur liberté. Mais ils lui apparaissaient tous comme des dangers, des choses dont il est impossible de deviner les pensées et en ça, Garin était bien trop dérangé.

A mes yeux, c'était plutôt lui qui avait l'air de débarquer. A Londres, il y a des tarés, des excentriques, des marginaux à chaque coin de rues, mais le propre de la ville c'est que personne ne se retourne en les voyant, ils font partis du paysage.

_ Qu'est ce que tu peux être autoritaire !

Il pouvait dire ce qu'il voulait, cela n'allait pas m'enlever l'idée de la cervelle que j'avais et qui me paraissait la meilleure.

_ Bien sûr qu'il m'a chiqué ! Il n'a pas compris que je ne lui voulais pas de mal. Il a dû croire que c'était moi qui avait mis les rubans pour l'attraper. Mais si seulement...

Je pouvais avoir un contact avec lui. On raconte que ce sont des créatures qui se lient avec des individus et qu'ils sont capable de partager un grand savoir. J'ignorais le sens profond de cet devinette, cela m'intriguait tellement.

_ Je ne sais pas ce que tu as avec les oiseaux, mais celui là n'est pas comme les autres. Et en plus, il est blessé. Fait moi confiance, je sais ce que je fais.

C'est à ce moment là que je croisai le regard de la créature, il y avait de la stupeur mais je gardais une expression sûre et sincère sur mon visage, à mesure que j'approchais ma main de ses pâtes pour le délier de ses chaînes de tissus.

_Krrrrouah ?!

Le faucon-paon-cerf me regarda comme si il venait enfin de tout comprendre. Il fit un allé-retour sur moi et sur le jeune homme. Un air réprobateur sur ce dernier, en tournant la tête sur le côté comme les rapaces le font. Il ne s'envola pas alors que je venais de le libérer.

_ Je te remercie pour le caillou, mon crâne à beaucoup apprécié ! Si j'étais un méchant wazo je viendrais te picorer les mollets yaaahrr !

Certaines choses nous impressionnerons toujours. D'autres nous ferons rires ou bien pleurer. Chaque chose a sur nous, un impact spécial. Et Garin n'échappait pas à la règle. Dans son monde privé étrange et emplit de mystères, de secrets et de choses pas toujours bonnes à dévoiler, cet oiseau qui parle était tout simplement... "hors de ses compétences". Il fixa la bête avec des yeux ronds, immobile. Il aurait grandement préféré que cette jeune femme ne s'approche pas de la sorte. Sa volonté de la protéger - comme toutes les autres femmes du monde - était assez forte. Mais on venait de lui couper l'herbe sous le pied. Cette... chose... Etait tout ce qu'il avait pu voir de plus anormal jusque là. Et pourtant, des choses, il en avait vues. Mais des oiseaux qui parlent ? Naha. Il montra le piaf d'un index et se tourna vers la jeune femme en parlant à voix basse.

_ Je ne sais pas si ce n'est que moi mais... Cette chose parle. Et je ne crois pas être encore assez fou. tu savais que cet oiseau parlait ?

Il fronça les sourcils et se redressa d'un coup, surpris.

_ Tu es quoi, au juste, hein ?

Il vivait dans un monde de fous depuis quelques temps et un regard à l'oiseau lui fit songer qu'il n'était pas le seul à expérimenter des choses étranges. Combien d'oiseaux pouvaient s'extasier de savoir parler ? Parlaient-ils avant ? Garin avait vu tant de choses qu'il fut bien surpris d'être lui-même surpris.

_ J'ai toujours su que ce parc avait quelque chose de vraiment louche...

Chaque chose à sa place et les monstres seraient bien gardés, pas vrai ?

_ Et tu n'es pas au bout de tes surprises, mon coco. Si un waso qui parle te fait autant d'effets, attend de voir le reste.

Je le regardai et j'étais parfaitement d'accord avec la créature. Après tout c'était mon job, j'étudiais tous ces êtres qui n'étaient pas entrés dans la classification des animaux, nombreux sortaient de l'ordinaire.

_ J'avais mes théories, je ne savais pas comment elles allaient prendre formes.

_ Oh pitié. Ne me dit pas que tu n'as jamais vu de loup-garous, de wendigos, de zombies ou des dragons ? Même pas un petit golem ?

Il roula des yeux, apparemment il en était capable, et si !

_ Un non-initié. Krouaak !

Tout cela me paraissait parfaitement... normal. Au point que je lui adressais un sourire, postée à genoux dans l'herbe. L'oiseau fantastique sautillait sur ses pattes et battait d'une seule aile, l'autre pendait sur son flan.

_ Mora. Je suis démonologue. Et toi, tu es ?

Je lui tendis la main, un sourire en coin.

_ Londres, la capitale du louche et de l'étrange, tu ne savais pas...

Golem ? Non. Dragon ?! Non plus... Wendigos : très rare. Loup-garou ? Une fois. Mais les zombies ? Garin déglutit discrètement. S'il n'avait fait qu'en voir. il acquiesça imperceptiblement et finit par baisser les yeux sur la main de la jeune femme. Un jour, elle sera un zombie, elle aussi. Comme les autres. Qui sait, elle l'est peut-être déjà. Juste encore assez fraîche et intelligente ? Les zombies ont-ils une volonté propre ? A dire vrai, Garin ne s'amusait pas à les étudier. Il sourit et se racla la gorge avant de serrer la main de Mora.

_ Garin. Je suis...

Qu'était-il, d'ailleurs ? Très bonne question.

_ Soldat.

Ce n'était pas totalement faux, en plus. Il sourit un peu plus et reporta son attention sur l'oiseau.

_ J'ai déjà vu des transformations humaines, je veux dire, des gens totalement changés, méconnaissables ou des créatures d'un autre monde mais jamais je n'avais pu imaginer que les animaux puissent parler, c'est... On m'a dit une fois que c'était biologiquement impossible alors j'imagine que... Lui...

Il désigna Crow d'un index en haussant les sourcils et pencha la tête vers Mora.

_ Lui, il n'est pas de notre monde. Il existe des portails, je le sais. Je le soupçonne d'en avoir traversé, sûrement par mégarde. J'ignore si ces portails sont vraiment tels qu'on les décrit mais d'après ce qu'on m'en a dévoilé, ils sont la porte vers d'autres univers parallèles. Et vous êtes... démonologie ? Je veux dire, c'est un vrai métier ? Ou c'est juste un hobby ?

_ C'est si difficile à admettre alors qu'il y a tant de choses inexplicables qui existent ?

Il était donc un soldat, c'était plutôt rare de rencontrer ce genre de personnes dans Londres. Du moins, ça l'était avant les événements de Tokyo, je suppose que cela devrait faire partie des changements à venir. Une force militaire plus importante pour contrer les attaques toujours plus nombreuses.

_ Si on s'arrêtait à ce qui est biologiquement possible, il y a bien longtemps que je serai à la retraite ! Donc oui, la démonologie est un vrai métier, caché depuis de Moyen-Âge quand il y a eu cette folie de l'Apocalypse, des démonologues qui étaient avant tout des hommes d'églises ont émergé pour donner des explications. Mais si n'est avéré de que de telle créature cauchemardesques existaient. Depuis, ils se sont efforcés de cacher leur existence au yeux des gens, tout en les étudiant et les répertoriant. Leur idées étaient qu'on ne peut dompter que ce qu'on connait. Pendant des siècles ils ont œuvré dans l'ombre, le côté religieux s'est perdu et cela est devenue une tâche héréditaire.

Je lui adressa un sourire, ça ne me dérangeait pas d'en parler, il n'y avait plus de raison de cacher ce que je faisais. C'était terriblement libérateur de ne pas à avoir s'inventer une autre vie, d'autant plus que j'était une très mauvaise menteuse.

_ Et ensuite ils se sont mis à créer des ménageries pour décortiquer les démons. Mais ça tu as oublié de le mentionner.

_ Mais ça date de la Renaissance.

_ Ah je m'en souviens comme si c'était hier Kraaaak...

Je regardais l'oiseau, prise de surprise, venant de réaliser ce qu'il venait de dire. Cela signifiait que ce qu'on disait sur ces oiseaux mythiques était totalement vrai. J'étais fascinée, j'en ouvris même la bouche ! J'avais devant moi un spécimen de plusieurs siècles, dôté de la parole et témoins d'évéements de l'Histoire incroyables !

Garin resta stupéfait devant les explications de Mora. cela lui semblait logique mais totalement hors de concept. Des démonologues ? Réellement ? Et ils n'arrivaient que maintenant ? Il se demanda, secrètement, combien d'entre eux connaissaient réellement le bestiaire que composait notre monde actuellement. Après tout, un oiseau qui parle peut tout à fait venir d'un autre monde. Un peu comme lui, au final. Pour le coup, il ne releva pas, à ses yeux, c'était parfaitement plausible. Il se contenta d'ouvrir une main.

_ Comme dit, il existe des portails.

La folie de l'Apocalypse, oh oui, il s'en souvient. Et il déglutit à cette idée, ce qui lui rappela où ils étaient. Regardant autour de lui, pas forcément très rassuré, Garin acquiesça et poussa un soupir de résolution.

_ Avec ou sans l'oiseau, il faut partir d'ici. Démonologue ou non, ça vous met d'autant plus en danger dans cette partie de la ville. Il commence à se faire vraiment tard et je m'en voudrais s'il vous arrivait quelque chose alors si vous souhaitez toujours parler, mais ailleurs, prenez votre oiseau et filons d'ici.

Un froussard, pas tellement - ça dépend de quoi - mais prudent, ça oui. les mecs qui fonçaient tête baissée, pour lui, c'était des inconscients. il faut toujours prendre en compte l'environnement et calculer qui est où, pourquoi, à quelle distance, le temps, l'heure, les probabilités de passage et compagnie. Et ça, il ne lui fallait que quelques secondes, il était entraîné pour ça. Haussant les sourcils, il désigna la sortie du parc d'un geste de la main pour qu'elle passe devant lui.

_ S'il vous plaît ?

J'inspirais lourdement. Il avait sans doute raison. Tout autre personne sensée aurait trouvé cet endroit des plus étranges, voir sinistre, pour prendre une pause après une journée de travail. Mais quand on est dans un univers comme le mien, une certaine routine et habitude s'installe vis à vis de ce qui sort de l'ordinaire. Or cela ne m'empêche en rien de garder mon émerveillement pour la vie. Je regarda le Karshiptan et lui gratta le cou, juste en dessous de son bec avant de lui proposer mon avant-bras pour qu'il y prenne place malgré sa patte endommagée.

_ Tu ne m'as toujours pas dit ton nom toi...

_ Oh j'ai bien des noms tu sais. En général je prend celui qu'on veut bien me donner.

Il agita ses ailes, montrant qu'elle étaient oranges en leur extrémités.

_ Pour toi ça sera quoi ? Yaarrrk.

Son cri n'était pas des plus gracieux, je dois l'avouer, en opposition à la grace de son apparence. Je me relevai en gardant mon bras de façon à ce qu'il puisse garder son équilibre.

_ Je n'en sais rien, ce n'est pas moi qui donne les noms d'habitude.

C'est à ce moment la que je regardai Garin, comme pour lui demander un avis, mais à peine l'avais-je fait que je vis le buisson frémir.

_ On verra ça plus tard ! Je crois que...

Cela n'avait pas le naturel d'un coup de vent. Impression qui fut renforcée quand il se mit à émettre un cri.